Profession Assistantes de service social : un métier au plus proche des agents
À travers une interview croisée, Chrystel Gouttebroze, Joséphine Christin-Maurin et Danielle Seiller, nous décrivent leur métier passionnant et leur quotidien d'assistantes de service social, au plus proche des agents de la DGAC et de Météo France.
Agissant pour les actifs, ayants cause ou retraités sur leur périmètre d'intervention respectif, elles sont des actrices de prévention essentielles, un repère pour les agents dans les moments difficiles, à l'interface de leur vie personnelle et professionnelle. Découvrez leur quotidien.
Leur poste et périmètre d'intervention à la DGAC
Joséphine Christin-Maurin
Entrée à la DGAC en 2000, catégorie A, assistante de service social à Lyon.
Périmètre : SIR Centre-est, DSAC Centre-est, SNA Centre-est, SNA Saint-Yan, ENAC (Grenoble et Saint-Yan), SNIA (Lyon) et (Direction Centre-est de Météo France) et Centre d'Etudes de la Neige à Grenoble.
Chrystel Gouttebroze
Entrée à la DGAC en 2020, par la voie du détachement, catégorie A, assistante de service social à Toulouse.
Périmètre :
- Blagnac : DSAC Sud, SIR Sud, SNA Sud, Pôle Formation Continue Transverse du SG
- Toulouse : DTI (site de la Mounède), STAC, SNIA Toulouse (Blagnac), Centre de maintenance ENAC (Castelnaudary)
Danielle Seiller
Entrée à la DGAC en 2005, catégorie A, assistante de service social à Strasbourg.
Périmètre : SIR Est (région Alsace), DSAC Nord-Est, SNA Nord-Est et SNIA Strasbourg. Direction Nord-Est de Météo France.
Quelles sont vos principales missions ?
Chrystel.
En tant qu’assistante de service social, j’ai un rôle d’écoute, d’accueil, d’information, d’aide et d’orientation. J’accompagne individuellement les agent(e)s aussi bien sur des problématiques professionnelles qu’individuelles. Les retraité(e)s et ayants cause peuvent aussi me solliciter. J’interviens pour tous les personnels DGAC sur le périmètre Toulousain.
Joséphine.
Pour ma part, je reçois aussi des agents de Météo France et de l’ENAC. Par ailleurs, les assistantes de service social de la DGAC sont également référentes locales handicap. Dans ce cadre, j’accompagne les agents en situation de handicap qui le souhaitent tout au long de leur carrière. Cela va de l’aide à la reconnaissance du handicap, à l’aménagement du poste de travail, en passant par le suivi du parcours professionnel...
Danielle.
Nous participons à différentes instances (Comité de suivi local, Formation Spécialisée, Centre local d'action social) pour livrer notre analyse des problématiques individuelles et collectives. J’apporte mon soutien aux managers et aux collectifs de travail, à partir de l’analyse de terrain. J’ai ainsi proposé un atelier de gestion budgétaire sur mon secteur.
Chrystel.
Ce qui nous semble essentiel, c’est que les personnes puissent venir nous rencontrer quelles que soient leurs fonctions, même pour une information, une démarche administrative, un conseil ou un espace d’écoute. Nous sommes des acteurs de prévention, nous n’intervenons pas uniquement en cas de difficultés majeures.
Quelles sont les spécificités de votre métier ?
Danielle.
La plus importante à mon sens, ce sont le code de déontologie et le secret professionnel auxquels m’oblige le diplôme d’État. J’interviens toujours à la demande et en accord avec l’agent que ce soit de manière ponctuelle ou dans la durée.
Joséphine.
Intervenant à l’interface entre la vie personnelle et professionnelle, je travaille bien sûr avec des services internes à la DGAC. Mais je suis aussi en contact avec des partenaires extérieurs : services hospitaliers, départementaux, MDPH, CAF... Je continue à suivre des agents en arrêt maladie.
Chrystel.
J’interviens sur des questions variées : conditions de travail (prévention des RPS, mobilités…), accès aux droits, vie familiale, soutien à la parentalité, qui nécessitent une approche globale et transversale des situations. Si besoin, je travaille en pluridisciplinarité avec les services RH, les Conseillers mobilités carrière, les services de santé au travail, les assistants de prévention…
À quoi ressemble une journée type d'ASS ?
Joséphine.
Elle commence souvent par la lecture des mails et la planification de rendez-vous ou réunions selon l’urgence et les impératifs. Au-delà des entretiens programmés, il m’arrive aussi fréquemment d’échanger avec des agents ou managers de manière moins formelle. Ce sont souvent des occasions d’être alertée sur des situations individuelles ou de repérer un climat de tension.
Chrystel.
Mes journées sont aussi faites de démarches (instruction de dossiers), de liaisons ou de réunions, de visites à domicile, de rencontres de partenaires...
Danielle.
Compte tenu de mon périmètre géographique, et c’est le cas également de mes collègues, je me déplace à la rencontre des agents sur leur lieu de travail plusieurs fois par an. Je me rends, par exemple à Bâle-Mulhouse, Metz-Nancy-Lorraine et Besançon.
Vos projets ?
Danielle.
Depuis l’année dernière, nous sommes toutes mobilisées sur le tour de France de la Politique handicap. La première session de sensibilisation s’est déroulée sur mon secteur. Ça a été l’occasion de présenter la politique handicap de la DGAC et de partager un moment convivial et collectif autour d’ateliers de sensibilisation aux handicaps invisibles.
Joséphine.
Nous pouvons participer à des groupes de travail pilotés par la commission vie sociale du Comité Central d’Action Sociale. C’est le cas de plusieurs de nos collègues qui s’investissent sur les problématiques de proches aidants ou les questions liées au logement avec le souhait de porter la parole et les besoins des agents.
Chrystel.
Dans la thématique du handicap, je participe actuellement à la préparation du Duoday. Il s’agit pour des agents volontaires d’accueillir pendant une journée une personne en situation de handicap et de lui présenter leur travail. Cette année, je suis très heureuse que trois agents se soient inscrits pour vivre cette expérience.
Quelles sont les compétences nécessaires pour exercer ce métier ?
Chrystel.
Le métier d’assistante de service social s’acquière au cours de 3 années de formation sanctionnées par un diplôme d’État, pendant lesquelles nous sommes formées à l’écoute active, à l’analyse des situations, aux techniques d’entretiens, aux politiques sociales... Tout au long de notre carrière, nous continuons à nous former et devons faire preuve de curiosité intellectuelle.
Joséphine.
Au-delà de la formation, notre accompagnement suppose empathie, discrétion, réactivité et sens de l’initiative.
Chaque situation est particulière et unique, cela implique de devoir nous adapter continuellement et de respecter le rythme de chacun et son parcours.
Qu’appréciez-vous le plus dans votre métier ?
Danielle.
De pouvoir être un repère pour les agents dans les moments difficiles.
Être là pour écouter avec respect et sans jugement, proposer des solutions concrètes, et parfois simplement offrir un espace privilégié d’écoute et de parole.
J’apprécie aussi la diversité des situations : chaque jour est différent, chaque personne a son histoire. Cela demande de l’adaptabilité, mais c’est très enrichissant.
Enfin, je trouve beaucoup de sens dans les actions collectives de prévention que nous menons, cela permet de créer du lien, de faire passer des messages importants, et de contribuer au bien-être au travail.
Comment réussissez-vous à prendre du recul, à déconnecter ?
Danielle.
Prendre du recul est essentiel dans ce métier, car on est souvent confronté à des situations difficiles. Pour ma part, je m’appuie sur plusieurs leviers : le travail en équipe et l’échange avec mes collègues permet de ne pas rester seule.
Nous bénéficions également de groupes d’analyse de la pratique encadrés par un psychologue du travail, qui nous permettent de réfléchir à notre posture.
Chrystel.
La course à pied est pour moi un moyen de lâcher prise.
Joséphine.
Je veille à préserver des moments pour moi, autre que le travail, en famille et au travers d’activités diverses telles que la lecture et les voyages.